Philippe Behuet
Quand Sarah
Martin m’a contacté pour nous proposer de mettre en place ce blog « 60
days before the 60th » pour recueillir 60 témoignages parmi les
participants à nos échanges, j’ai tout de suite trouvé l’idée merveilleuse.
Ce compte à
rebours de 60 jours avant la venue à Deauville de nos amis américains pour
marquer les 60 ans de notre jumelage a été très riche de par les témoignages,
de par le plaisir d’avoir des nouvelles de ces participants à nos échanges, de
par l’importance dans leur vie de cette expérience américaine ou française.
Ces quelques
tranches de vie nous donnent de l’énergie à continuer l’œuvre entreprise.
C’est maintenant
à mon tour de faire cet exercice. Pas facile parce qu’il est personnel en tant
que participant aux programmes d’échanges
en occupant une emploi d’employé de banque entre 1991 et 1993 et en tant qu’organisateur en tant que
Président de l’association depuis 1996.
L’aventure du
jumelage a commencé pour moi en 1991 après mes études de commerce et à l’issue
de mon service militaire. J’avais alors contacté Jacques Valentin qui m’a tout
de suite encouragé dans ma démarche. Je ne me doutais pas alors que ma vie
allait être marquée par cette aventure à Lexington.
Très attiré par
les Etats-Unis : son histoire, sa culture, sa langue j’ai vécu cette
candidature comme un rêve qui se réalisait avec un objectif d’une première
expérience professionnelle pour commencer à enrichir mon cv.
Jacques a tout
de suite contacté Betty Mills (dont je deviendrai plus tard le « fils
français ») pour lui exposer mes motivations et ma passion pour l’anglais
et la culture américaine. Aidé par le Dr Gee et Mr Foster Petit un ancien maire
de Lexington, elle m’a décroché un poste à Bank One au service des prêts
étudiants. Kay Sargent et Jim Amato à la tête de Sister Cities ont également
œuvré pour ma venue.
J’étais désormais prêt à faire le grand pas en étant
rassuré d’avoir autour de moi toutes ces soutiens précieux sans me douter que
je les considèrerai un jour comme faisant partie de ma famille.
J’ai intégré mon
poste après un test anti drogue (le directeur des ressources humaines de Bank
One mon futur employeur m’avais dit si tu te drogues, ce n’est pas la peine de
venir !) et des prises d’empreintes et de photos à la police obligatoires
pour travailler dans la banque. J’ai découvert avec émerveillement et curiosité
la vie professionnelle américaine avec ses particularités modernes à
l’époque : des fax, des conversations en direct sur des messageries
informatiques à des milliers de kilomètres de distance. Nous étions en 1991 il
faut le rappeler. Tous ces outils et ces pratiques qui sont maintenant si
courantes étaient inconnues en France à l’époque.
Et puis il y
avait la pause déjeuner de 30 minutes avec
à peine le temps de déballer ce que je m’étais préparé et qui surprenait
mes collègues américains. J’étais devenu la curiosité au moment du déjeuner
devant par exemple expliquer comment je préparais ma vinaigrette. La pause
déjeuner c’était aussi le moment de regarder les soap opéra et l’obligation de
raconter les aventures des glorieux héros de General Hospital ou de Santa
Barbara à mes collègues féminines qui continuaient à servir les clients sur
l’heure du déjeuner. Elles découvraient horrifiées le lendemain que j’avais
inventé de toutes pièces de nouvelles situations beaucoup plus drôles que les
dialogues qu’elles m’obligeaient à raconter.
Après plusieurs
semaines à faire du classement, certainement pour me tester, j’ai peu à peu
évolué vers de la saisie et un accueil des clients étudiants en vis-à-vis ou au
téléphone. Quelle aventure de répondre à ces jeunes qui avaient l’impression de
parler du financement de leurs études à l’inspecteur Cluzeau (héros du film La
Panthère Rose). Après le travail, j’ai entrepris de préparer le TOEFL et pris
de cours du soir d’études bancaires et économiques qui m’ont permis d’obtenir
un diplôme de l’Institut Bancaire Américain.
Après 9 mois,
j’ai sollicité Kay Sargent pour prolonger mon visa de travail de la même durée
tant cette expèrience était riche et que mon intégration était réuussie.
Je suis alors devenu guichetier à l’agence
bancaire du centre commercial de Tates Creek Center. J’ai alors eu des contacts
multiples et variés avec la clientèle américaine du quartier ou venant faire
ses emplettes, mais aussi travaillant
dans les haras environnants. Cette pratique bancaire et cette approche du
service clients en agence ou dans le drive in.
En dehors du
travail, sur le plan privé, un bonheur incroyable à s’intégrer, à apprécier, à
découvrir la vie américaine au travers
de rencontres marquantes ou de la vie quotidienne, de visites de lieux anonymes
et prestigieux qui font la richesse de ce pays. Une expérience d’une durée de
18 mois courte à l’échelle d’une vie mais d’une intensité si marquante qu’elle
marque encore aujourd’hui ma vie et
celle de ma famille.
De retour en
France, j’ai poussé la porte du jumelage pour proposer mon aide en
reconnaissance de ce que l’on avait fait pour moi et de ce que j’étais devenu
grâce à cette opportunité fantastique.
Puis en 1996,
j’ai été élu à l’âge de 28 ans à la Présidence de l’association suite au départ du Président Jean-François
Hernandez qui avait succédé à Jacques Valentin. Depuis cette date, c’est une
collaboration sans faille quotidienne avec nos amis de Lexington avec à leur
tête Betty Kay et Sarah qui sont des relais et des organisatrices formidables
et si dévouées. Nous avons à Lexington
et à Deauville bien sur les municipalités, les membres de nos comités, les amis
et les familles qui oeuvrent pour communiquer et transmettre cette amitié qui
nous lie.
Ce travail de bénévole comme j’aime à le dire se fait avec des
valeurs communes et une confiance mutuelle qui nous rapproche. Notre
satisfaction est faite de petits et de grands bonheurs, de joies, d’émotions,
de tristesse : le sourire d’un jeune, l’émotion des parents, des
retrouvailles après plusieurs années, des témoignages de réussites d’anciens à
qui l’on donne les cartes pour jouer et qui se forgent une réussite grâce à ce
passage à Deauville ou à Lexington, des mariages et des enfants, des décés,
l’organisation et la remise de médailles à 250 vétérans du DDAY du Kentucky,
l’accueil de chorale, de musiciens. En bref, une vie si loin les uns des autres
mais si proche grâce à cette vision commune de la vie.
Je voudrais à
mon tour remercier nos maires Monsieur Fossorier, Monsieur et Madame d’Ornano,
Monsieur Augier à Deauville et à Lexington, Monsieur Kinkead, , Monsieur Petit,
Monsieur Amato, Monsieur Baesler, Madame Miller, Madame Isaac Monsieur Newberry
et Monsieur Gray qui ont été et sont visionnaires pour permettre aux
participants des multiples programmes d’échanges de grandir au travers de ces
rencontres et de ces expériences.
Un grand merci à
Betty, à Kay,à Sarah, aux comités de jumelage de nos deux villes et à tous nos
amis qui eux aussi certes participent et bénéficient des échanges et à ceux qui
donnent tant pour perpétuer et entretenir ces liens pacifiques.
Nous sommes
plusieurs et j’en fait partie à ne pas passer une journée sans penser à nos
amis de Lexington qui nous sont si proches qu’ils font partie de nos
familles.
Joyeux
anniversaire à vous tous et à notre jumelage !
Philippe Behuet
When
Sarah Martin contacted me to suggest to start a blog named “60 days before the
60th” so as to collect 60
stories among participants of our exchanges, I immediately thought it was a
wonderful idea.
The
60 days countdown before the arrival in Deauville of our American friends to
celebrate the 60th anniversary of our twinning has been very rich with stories,
with the pleasure to have news from former participants to our exchanges, with
the importance in their lives of this American or French experience.
These
few “tales of life” give us energy to pursue the ongoing projects.
It
is now my turn to play this role. Not easy because it is getting personal as a
participant to the exchange programs as a bank employee in Lexington between
1991 and 1993 and also as an organizer as the President since 1996 of the
Volunteers twinning committee.
The
twinning adventure started for me in 1991 after graduating in business and
economics and after completing my military service. I contacted at that time
Jacques Valentin who encouraged me to apply to the sister cities program. I
didn’t think that my life was going to be shaped by this stay in Lexington.
Very
attracted by the United-States : its history, its culture, its language, I
experienced this application as a dream come true with the goal of a first
working experience so as to enhance my resume.
Jacques
called immediately Betty Mills (whom I will become later the “French adopted
son”) so as to tell her about my motivations and my passion for the English
language and the American culture. She was helped by Dr Gee and Lexington
former Mayor Foster Petit to find me a position at Bank One in the student
loans department. Kay Sargent and Jim Amato at the Head of the Lexington Sister
Cities Commission were also very involved to make possible my coming.
I
was ready to make the big step being reassured to have around me all the
valuable supporters, not knowing at that time I would consider them later to be
part of my family.
I
started my job after a drug test (the head of human resources at Bank One told
me it was not necessary to come if I had taken drugs before!), after finger
prints and pictures taken at the Lexington police department as it was required for bank employees.
I
discovered with amazement and curiosity the American business life with modern
particularities at the time: fax machines, chatting on electronic messages being
several thousand miles apart. We have to remember we were in 1991. All these
tools and uses being so common nowadays where completely unknown in France.
There
was also the 30 minute lunch break with barely enough time to unwrap what I had
fixed and which amazed my American colleagues. I became the curiosity at lunch
time during which I had to tell how to make French vinaigrette. The lunch break
was also the moment to watch soap operas on television and the obligation to
tell the adventure of the glorious heroes of General Hospital or Santa Barbara
to my lady colleagues who had to continue to wait on the bank customers on
lunch hours. They were horrified the day after when they discovered that I completely
had invented new situations funnier than the dialogues they made me summarize.
After
a few weeks doing filing, certainly to test me, I “moved up” to doing data
entries and waiting on student customers face to face or on the phone. What an
adventure to answer to the youngsters who had the impression to talk about the
financing of their studies to Inspector Cluzeau (the hero of the movie “The
Pink Panther”). After work I started to prepare the TOEFL and I took evening
classes in economics and banking which enabled me to get a General Banking
Diploma from the American Institute of Banking.
After
9 months, I asked Kay Sargent if it was possible to extend my working visa for
9 more months having such a great experience and a successful integration.
I
then became a teller in the branch or in the drive in at the bank branch of
Tates Creek Center. I had multiple contacts with the American customers from
the neighborhood and shoppers or workforce from the horse farms close by.
Outside
work, I had an amazing happiness to be integrated, to enjoy, to discover the
American life through great or every day encounters; visits of places anonymous
or prestigious which constitute the treasures of this country. An 18 month
experience so short on a life scale but with such intensity that it still paves
my family life.
Back
to France, I “pushed the door” of the twinning committee to offer my assistance
as an appreciation of what was done to me and what I became due to this
fantastic opportunity.
Then
in 1996, I was elected at the age of 28, the President of the Association after
the departure of Jean-François Hernandez who succeeded to Jacques Valentin.
From
this date, it is an everyday unfailing cooperation with our friends from
Lexington headed by Betty, Kay and Sarah who are the so devoted ambassadors and
great organizers. We have in Lexington and in Deauville of course our
municipalities, the members of our committees, the friends, and the families
who are involved to communicate and to pass this friendship which links us.
This
voluntary job as I like to say is done with common values and a mutual trust which
makes us be closer to each other. Our satisfaction is made of small and great
happiness, emotions, sadness : the smile of a student, the emotion of the
parents, reunions after several years being far away from each other,
testimonies of success from former participants to whom we give cards to play
and who shape their success due to their coming to Deauville or to Lexington;
weddings, births, funerals, organizing a medal award ceremony to 250 DDAY
veterans from Kentucky, hosting a choir, musicians.
In
short a life so far from each other but so close to one another because of this
common view of life.
I
wish to add my thanks to our Mayors: Monsieur Fossorier, Monsieur and Madame
d’Ornano, Monsieur Augier in Deauville; and in Lexington Mister Kinkead, Mister
Petit, Mister Amato, Mister Baesler,
Missis Miller, Missis Isaac, Mister Newberry, Mister Gray who were and who are
visionary to allow numerous participants to the many exchange programs to grow
up through these encounters and experiences. A great thank you to Betty, to Kay,
to Sarah, to the twinning committees. To
the ones who participate and benefit from the exchanges but also the ones who
give back so much to keep alive the spirit of these peaceful relations.
We
are several and I am one of them who don’t spend a day without thinking of our
friends from Lexington who are so close to our hearts that they are part of our
families.
Happy
birthday to all of you and to our twinning!
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